SUJET : DROIT DE RÉPONSE DE LA PART DE L’ÉGLISE DE GRÈCE AUX ΕMISSIONS DE Mme VIRGINIE HERZ et DE Mr MARC PERELMAN SUR France24
24/2/2012



Athènes, le 23 février 2012


DU SAINT SYNODE DE L’EGLISE DE GRECE

Madame la Directrice de la Rédaction de France24,

Dans une émission du 20/02/2012 du programme francophone de votre chaine, sous la rubrique “L’Entretien”, vers 22h45, avec pour présentatrice Mme Virginie Herz (émission désormais disponible aussi sur le site Internet de votre chaine, http://www.france24.com/fr/20120220-entretien-nicos-vernicos-president-chambre-commerce-internationale-grece-faillite-crise-economique-, à partir de la minute 05:08 sur une durée totale de 11 min. 45‘’ de l’entretien en question), ainsi que dans l’émission homologue de votre programme anglophone, intitulée “The F24 Interview”, avec, cette fois, pour présentateur Mr Marc Perelman (interview également disponible, désormais, sur votre site http://www.france24.com/en/20120220-interview-nicos-vernicos-president-international-chamber-commerce-greece-economic-crisis-bankruptcy, à partir de la minute 07:40 sur une durée totale de 11 min. 46‘’ de l’entretien en anglais), il y eut comme invité Mr Nicos Vernicos, pour répondre à la question principale de l’interview (min. 05:08) : si les “branches, disons, qu’on considère souvent comme des privilégiés” dans la société grecque, à savoir les armateurs, l’Église Orthodoxe et (dans la version francophone) “la classe politique”, devraient contribuer davantage à l’économie de notre pays. Lors de la discussion, les présentateurs de votre chaine se demandèrent, tous les deux, dans des questions respectives qu’ils adressèrent à leur invité, “est-ce que ce ne serait pas normal, en ces temps un petit peu difficiles, voire très difficiles pour l’ensemble de la population, que l’Église Orthodoxe contribue aussi à l’effort national ?” (Mme Herz, min. 06:03), ou bien “why shouldn’t they pay taxes”, “should this be changed […] that the Church should be taxed” (Mr Perelman, min. 07:44 et 09:20 respectivement), et l’invité (malheureusement à priori mal informé, lui également), dans ses réponses, déclara que “on ne peut pas taxer l’Eglise”, “l’Eglise n’a pas de moyens pour payer ses taxes” (version francophone), ou que “if you impose taxes, like every other citizen, to the Greek Church [sic], they are not going to be able to pay” (version anglaise) etc.

Puisque, tant les questions de vos présentateurs que les réponses de votre invité contenaient des inexactitudes, sans doute dues à un manque d’information, par la suite et pour l’information plus complète de vos téléspectateurs, nous vous joignons, Chère Madame, tout d’abord, le Bulletin de Presse du Saint Synode de l’Église de Grèce datant du 22.02.2012 qui se réfère particulièrement à la contribution financière de notre Église et peut être trouvé sur le site Internet du Saint Synode de l’Église de Grèce (http://www.ecclesia.gr/greek/holysynod/holysynod.asp?id=1452&what sub=d typou, version actualisée de http://www.ecclesia.gr/greek/holysynod/holysynod.asp?archive=yes&what sub=d typou&etos=2011&id=1314) :

“Information sur la taxation de l’Église.
L’Église de Grèce, dans l’espoir que le désarroi journalistique au sujet de la taxation de l’Église est dû à un manque d’information de ceux qui l’ont causé, désire informer solennellement le public que l’Église de Grèce, les Saintes Métropoles avec leurs fondations ecclésiastiques, les Saints Monastères et les Paroisses, qui sont des entités légales distinctes les unes des autres, reversent pourtant annuellement aux services d’impôts locaux leurs obligations fiscales suivantes :
1. Taxe de 20% sur les loyers annuels qu’ils touchent à leur immobilier,
2. Taxe supplémentaire de 3% sur leurs revenus provenant de constructions et de locations de terres,
3. Acompte sur taxe de 55% sur la valeur de la taxe no. (2) susmentionnée pour l’année suivante,
4. Taxe de 3‰ sur la valeur objective de leur immobilier (à l’exception des bâtiments pour l’utilisation du culte, de l’enseignement, de la religion ou de l’intérêt public, tels que églises, pensions de vieillesse, lieux pour les soupes populaires),
5. Taxe de 0,5% des legs et dons,
6. Timbres fiscaux et droits d’assurance à un taux total de 2,40% sur chaque offre pécuniaire de fidèles auprès des églises en raison d’office.
Également lesdites entités légales de l’Eglise reversent aux services des impôts les revenus fiscaux suivants :
1. Taxe salariale pour leurs employés et collaborateurs rémunérés par le budget desdites entités,
2. TVA aux taux prévus pour les prestations de services et de biens,
3. Taxe sur les revenus à un taux de 8% sur toutes les factures de prestation de services,
4. Taxe sur les revenus à un taux de 4% sur tous les bons de livraison de biens et à un taux de 1% pour tous les combustibles liquides.
Finalement, l’Église de Grèce désire mettre l’accent sur le fait que, d’une part, l’exemption de la taxe sur l’immobilier pour l’utilisation du culte, de la religion ou de l’intérêt public est en vigueur depuis 2008 pour toutes les religions et les confessions possédant de l’immobilier sur le territoire grec et, d’autre part, bien que Ses revenus proviennent jusqu’aujourd’hui des petites économies des fidèles et sont affectés à l’entretien de Ses fondations religieuses et d’utilité publique, Elle n’a jamais requis un traitement fiscal privilégié quelconque par rapport aux autres organismes à but non lucratif et contribuables du pays.
Le montant total des taxes susmentionnées reversées par l’Archevêché d’Athènes, les Saintes Métropoles, les Paroisses, les Saints Monastères, les fondations ecclésiastiques et le Service Central des Finances de l’Église de Grèce pour l’année fiscale 2011 fut de 12.584.139 € 92 c.”.

En ce qui concerne la contribution sociale et pastorale, plus largement, de l’Église de Grèce “à l’effort national” de notre pays, nous vous joignons également, à titre indicatif, Madame la Directrice de la Rédaction, des extraits traduits en français et choisis parmi une multitude de Bulletins de Presse issus de l’Archevêché d’Athènes ainsi que du Saint Synode de l’Église de Grèce qui, très régulièrement et en toute transparence, s’y réfèrent à plusieurs reprises et sont téléchargés sur le site Internet de notre Église :

(1) les chiffres suivants, facilement accessibles sur le site Internet de l’Archevêché d’Athènes (http://www.iaath.gr/index.php?option=com content&view=article&id=684:send-sms&catid=105&Itemid=469), alors que nous sommes dans le processus de rassembler des données respectives sur toutes les autres Saintes Métropoles du territoire grec :
“Du 1 janvier 2010 au 25 mars 2011 le Saint Archevêché d’Athènes assigna 1.260.000 euros à la mise en place d’un projet de distribution de soupes populaires pour nos semblables indigents dans le besoin et/ou sans domicile fixe. Du 1.3.2009 au 30.9.2010 il assigna 540.000 euros au même but.

Actions du Saint Archevêché d’Athènes
• 10.350 portions de nourriture distribuées gratuitement chaque jour, seulement dans les limites diocésaines du Saint Archevêché d’Athènes [et environ 35.000 portions chaque jour dans toutes les Métropoles de notre pays, d’après nos dernières données actualisées] ;
• 70.000 paquets de produits d’alimentation offerts chaque année aux familles nombreuses en nécessité ;
• 5 millions d’euros déboursés annuellement, seulement pour les soupes populaires du Saint Archevêché d’Athènes (ce montant inclut les soupes populaires offertes aussi par les paroisses de l’Archevêché) ;
• 4,5 millions d’euros dépensés en 2010 pour les aides financières accordées à des personnes indigentes à travers 150 paroisses. (L’état d’indigence doit être prouvé par une déclaration de revenus et une carte de chômage, afin que l’aide ne soit accordée qu’à ceux qui en ont vraiment besoin) ;
• 15.000 pièces en chaussures et vêtements offerts annuellement par l’intermédiaire du programme “Tabitha” ;
• 80.000 euros offerts annuellement à des personnes incarcérées, au même titre qu’une aide légale ;
• 7.000 unités de sang rassemblées annuellement par l’Archevêché d’Athènes et la ONG “Mission” (Apostoli, en grec) ;
• Du soutien accordé à des personnes indigentes qui ont besoin d’être hospitalisées dans des hôpitaux publics ou privés du pays ;
• Un réseau de 17 fondations caritatives avec 650 bénéficiaires ;
• 2 fondations abritant des enfants avec déficience mentale ;
• 2 jardins d’enfants (dont l’un qualifié de jardin d’enfants modèle pour les Balkans) ;
• 3.000 volontaires et des prêtres du Saint Archevêché au soutien de l’œuvre.”

(2) Du site Internet du Saint Synode de l’Église de Grèce (http://www.ecclesia.gr/greek/holysynod/holysynod.asp?archive=yes&what sub=d typou&etos=2010&id=1220), le Bulletin de Presse datant du 03.09.2010 et contenant les données quantitatives sur l’œuvre sociale de l’Église :
“[…] des chiffres furent présentés concernant le ministère social de l’Église de Grèce. Aujourd’hui, l’Église de Grèce, par l’intermédiaire du Saint Archevêché d’Athènes et des Saintes Métropoles locales, en plus des Fonds Généraux et Paroissiaux pour les Pauvres, lesquels sont au nombre de 2.325, entretient avec succès :
• 10 jardins d’enfants ;
• 10 écoles maternelles ;
• 19 pensions de vieillesse au sein du Saint Archevêché d’Athènes ;
• 66 pensions de vieillesse dans les Saintes Métropoles ;
• 13 centres de traitement pour les patients de maladies chroniques ;
• 8 établissements pour des personnes aux besoins spéciaux ;
• 10 hôpitaux – cabinets médicaux ;
• 7 établissements de soins de santé mentale ;
• 6 hospices pour les personnes sans domicile fixe ;
• 1 hospice pour les parents et/ou accompagnateurs de patients, dans la Sainte Métropole de Syros;
• 36 internats — orphelinats, maisons d’enfants ;
• 195 lieux d’agape (soupes populaires) des églises du Saint Archevêché d’Athènes et des Saintes Métropoles de notre Eglise ;
• Internats d'étudiants :
• 1 du Saint Synode (pour des étudiants étrangers) ;
• 1 de la Diaconie Apostolique (Internat Théologique) ;
• 2 des Saintes Métropoles de Ilia et de Syros, à Athènes ;
• 11 Internats d’étudiants dans des Métropoles des provinces.
De plus, sont pleinement opérationnels des Centres de Secours Social, des agences ecclésiastiques pour l’emploi, ainsi que le programme “Aide à domicile”, des Écoles Agricoles, des Écoles pour l’Apprentissage des Tâches Ménagères, de Musique Byzantine et Européenne, des Centres de Soutien Scolaire, etc.
En outre, le Saint Archevêché d’Athènes entretient le programme “Arche d’amour” pour la distribution de nourriture à des personnes sans domicile fixe, l’établissement “Tabitha” pour l’offre gratuite de vêtements, ainsi que la Fondation “Diakonia” pour l’éducation et le soutien psycho-social. Au sein des différentes Saintes Métropoles des centres similaires pour la distribution d’aliments et vêtements sont opérationnels.
Un programme du Saint Synode est en fonctionnement pour l’accueil d’immigrés et réfugiés, avec deux bureaux, dont l’un à Athènes et l’autre à Thessalonique.
Par ailleurs, dans des Saintes Métropoles opèrent 30 établissements divers, missionnaires, caritatifs, de secours aux personnes incarcérées, de soutien spirituel et social, de réinsertion sociale des mères indigentes et isolées.
Exceptionnels sont aussi du point de vue de leur équipement et exemplaires du point de vue de leur fonctionnement les 54 campings opérant dans les Saintes Métropoles locales et lesquels reçoivent un grand nombre d’enfants pendant les mois d’été pour une vie communautaire et spirituelle, formation, jeu, bains de mer etc. Il faut mentionner l’accueil d’enfants de familles grecques de la diaspora, suite à l’expression d’intérêt respectif de la part de nos Révérendissimes Métropolites, en vue d’une meilleure connaissance de leur pays et de l’apprentissage de la langue grecque.
L’entretien de banques de sang au sein du Saint Archevêché d’Athènes, dans chacune de ses églises, est une offre essentielle, en d’autres termes 145 banques de sang, en plus des 35 dans les provinces (les Saintes Métropoles).
À titre indicatif, pour l’année 2009 au-dessus de 96.320.358,13 € furent dépensés pour le maintien et le fonctionnement des établissements ecclésiastiques et à des buts philanthropiques et sociaux. […]”

(3) Dudit site Internet (http://www.ecclesia.gr/greek/holysynod/holysynod.asp?archive=yes&what sub=d typou&etos=2011&id=1326), le Bulletin de Presse datant du 12.10.2011 et présentant un résumé de l’œuvre missionnaire de l’Organisme “Diaconie Apostolique” de l’Eglise de Grèce à l’étranger et les dépenses respectives :
“Le Saint Synode Permanent fut informé au sujet de l’apport financier de la Diaconie Apostolique de l’Église de Grèce à l’œuvre missionnaire réalisée par l’Eglise grecque en Afrique et en Asie. Au total, la Diaconie Apostolique assigna dans ces régions un montant de 4.000.000 € pendant la période des cinq années de 2006 à 2011.”

(4) Du même site Internet (http://www.ecclesia.gr/greek/holysynod/holysynod.asp?archive=yes&what sub=d typou&etos=2011&id=1283) le Bulletin de Presse datant du 12.04.2011 contenant les chiffres sur les dépenses depuis 2004 et actualisé par le Bulletin de Presse du 11.01.2012, cité par la suite (http://www.ecclesia.gr/greek/holysynod/holysynod.asp?archive=yes&what sub=d typou&etos=2012&id=1364) et concernant les bourses pour l’année académique 2012-2013, ainsi que l’octroi d’allocations aux familles nombreuses (continuée même —et surtout— en pleine crise économique du pays ! ) :
“Le Saint Synode Permanent fut informé par le Comité Synodique de Providence et Bienfaisance Sociale, sur le fait que, pour l’année 2010 au-dessus de 96.234.510,47 € furent dépensés pour le maintien et le fonctionnement des établissements ecclésiastiques et à des buts philanthropiques et sociaux. L’Église de Grèce exerce une œuvre sociale et philanthropique énorme pour le réconfort de nos frères souffrants et indûment tourmentés, laquelle est accomplie par les, à peu près, 700 fondations dans le Saint Archevêché d’Athènes et les Saintes Métropoles. À titre indicatif, ces dernières années l’Église de Grèce déboursa :
– pour l’année 2004 le montant total de 62.862.240,10 €,
– pour l’année 2006 le montant total de 90.723.926,13 €,
– pour l’année 2007 le montant total de 92.605.900 €,
– pour l’année 2008 le montant total de 92.605.900,75 €, et
– pour l’année 2009 le montant total de 92.023.217,75 €.
De plus, pour l’année 2010, le Saint Synode de l’Église de Grèce versa le montant d’environ 600.000 € pour des Bourses accordées à un nombre total de 100 étudiants grecs ou étrangers (qui poursuivent leurs études à l’étranger ou en Grèce, respectivement) et aussi couvrit leurs soins médicaux-pharmaceutiques dans tous les cas dans lesquels cela fut nécessaire, jusqu’à ce que les étudiants obtiennent leurs cartes d’étudiant auprès de leurs Facultés.
En suivi du programme d’encouragement par subvention du troisième enfant dans la région de Thrace, l’Église déboursa pour l’année 2010 le montant total de 1.086.276 € accordé à 917 familles.
En récapitulation, l’Église dépensa, pour son œuvre philanthropique en général, le montant total de 100.000.000 € pour l’année 2010.”

“[…] Le Saint Synode Permanent approuva :
1. trente (30) nouvelles bourses pour l’année académique 2012-2013, lesquelles seront octroyées à des étudiants grecs qui poursuivent des études auprès d’Universités de l’étranger. Vingt (20) de ces bourses seront accordées à des étudiants de Théologie et dix (10) à des étudiants d’autres disciplines.
2. La liste des bénéficiaires de l’allocation pour le troisième enfant en Thrace pour les deux mois du novembre et décembre 2011. Les familles qui obtiendront ladite allocation sont au nombre de 878, le montant total étant de 176.008,00€.”

Veuillez agréer, Madame la Directrice de la Rédaction, l’expression de nos sentiments les meilleurs.

Avec nos vœux fraternels,

Par ordre de Sa Béatitude Mgr Iéronymos II,
Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce,



+ Gabriel,
Évêque de Diavleia,
Haut Secrétaire du Saint Synode de l’Église de Grèce



[Traductions par
Dr Nikolaos C. Petropoulos,
M.St., D.Phil. {Oxon.}]